Mission Z, à la poursuite de l’intelligence : une aventure inédite de vulgarisation scientifique
La 2e édition de Biblis en folie coïncide avec le lancement de la Fête de la science, qui célèbre cette année les Intelligence(s). À cette occasion, le ministère de la Culture publie, en partenariat avec les éditeurs du groupe Sciences pour tous, une bande dessinée intitulée « Mission Z, à la recherche de l’intelligence ». Destiné à susciter la curiosité des jeunes de 11 à 15 ans, l’ouvrage a pour objectif de sensibiliser plus largement tous les publics à la science.

Dans cette bande dessinée, Ollivier Pourriol (scénario) et Nathanaël Mikles (illustration) partent à la recherche des Intelligence(s), qu’elles soient « naturelles », « artificielles » ou « humaines ». En effet, au-delà de l’IA, l’édition 2025 de la Fête de la science “invite, avec les professionnels de la recherche, de la formation et de la culture scientifique à croiser les champs disciplinaires, à explorer diverses formes d’intelligence, et à repenser ce que signifie être intelligent, au-delà des frontières humaines.“
Ollivier Pourriol est philosophe, romancier, essayiste et conférencier (Cinéphilo: cinéma & philosophie). Il est l’auteur de romans (Mephisto Valse, Le Peintre au couteau, On/Off, Une Fille et un flingue), d’essais (Alain le grand voleur, Éloge du mauvais geste, Vertiges du désir), et de scénarios (cinéma, jeu vidéo, BD). Diplômé de l’ENSAD, Nathanaël Mikles pratique un art multiple où se côtoie la représentation du paysage, la vulgarisation scientifique, les questionnements écologiques et les thèmes d’actualité. “L’illustration et la BD lui permettent de traduire des notions complexes avec légèreté et humour”.
Leur récit s’inspire des thèses de huit doctorant(e)s sélectionné(e)s et s’appuie sur de nombreuses références scientifiques, philosophiques, littéraires. Il est construit autour d’une histoire, mise en images et scénarisée à partir des sujets des huit thèses, afin de suivre “un fil conducteur narratif et ludique qui permet d’explorer la diversité et de la complémentarité des champs disciplinaires qui font la richesse de la démarche scientifique“. Ainsi, parmi les thèses retenues, celle d’Arpi Mangasryan, doctorante au CRENAU à l’Ecole nationale supérieure d’architecture de Nantes, qui interroge l’IA et la créativité en architecture.

© Nathanaël Mikles
Interviewée en septembre sur le travail de vulgarisation qu’elle a mené avec les auteurs, elle explique les enjeux de l’IA dans la conception architecturale :
A l’école d’architecture de Nantes, les étudiants sont en effet encouragés à se familiariser à l’IA, vue comme un outil qui amplifie leurs capacités à concevoir des projets plus réfléchis et créatifs. Une partie de sa recherche consiste ainsi à observer comment l’intégration de l’IA dans la pédagogie modifie et stimule la créativité des futurs architectes, en alliant fonctionnalité de l’IA et dimension sensible de l’architecte. Pour elle, “l’intelligence artificielle a transformé la manière de travailler des architectes en offrant de nouvelles perspectives pour stimuler leur créativité. Observer son appropriation par des élèves architectes, entre intuition et équation, permet d’interroger les méthodes d’apprentissage actif, d’y participer et d’aborder la complexité de la notion d’innovation au sein du processus pédagogique, en prenant en considération les possibilités, les difficultés et les contraintes.”
Architecte, Arpi a pendant ses études réalisé dessins et croquis pour restituer ce qu’elle voyait ou ressentait. En dialoguant avec l’IA, elle a “découvert une autre forme de narration créative, dans le cadre de la réalisation des petits films « Nantes 2050 » issus de prompts. L’action de narrer inclue subjectivité et émotions, permettant d’engager un autre rapport avec le public et le citoyen, en donnant des images aux mots.” Participer à l’écriture d’une BD était donc une façon de raconter le sujet de sa thèse, qui est finalement celui d’une fabrique de connaissance, et d’en montrer le processus. Elle constate que “définir et raconter une recherche en BD est un art qui demande l’acquisition de nouvelles compétences en narration et en ellipse“, à la fois une manière d’incarner différemment ses recherches, et de toucher un public plus large.
Tiré à plus de 16 000 exemplaires, le livre « Mission Z, à la recherche de l’intelligence » est distribué gratuitement par le ministère de la Culture au sein du réseau de lecture publique. L’ouvrage a bénéficié du soutien du ministère chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, ainsi que de France Universités.
Vous pouvez télécharger la bande dessinée et le cahier d’activités, inspiré du livre et réalisé par l’illustrateur, sur le site du Ministère de la culture : https://www.culture.gouv.fr/thematiques/enseignement-superieur-et-recherche/la-culture-scientifique-et-technique/biblis-en-folie-celebrent-aussi-les-sciences-en-bande-dessinee
Et pour en savoir plus sur les travaux d’Arpi, vous pouvez aussi consulter l’article qu’elle a co-rédigé :
Rima Ayoubi, Laurent Lescop, Arpi Mangasaryan. “Exploration de l’intelligence artificielle générative dans la pédagogie en architecture”. Culture et recherche, 2024, Recherche et intelligence artificielle (147), pp.74-78. ⟨hal-04834536⟩
OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Laurence Bizien (16 septembre 2025). Mission Z, à la poursuite de l’intelligence : une aventure inédite de vulgarisation scientifique. Lab & doc. Consulté le 11 novembre 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/14ofm
