La lettre de veille de septembre : questionner l’intelligence artificielle
“Que faire quand on est bibliothécaire ou documentaliste avec ChatGPT, Mistral, Perplexity et autres outils d’IA générative ?” Plein de choses, mais pas n’importe quoi non plus, comme le démontre Emmanuel Barthe dans son post du 1er octobre. L’intelligence artificielle peut être une opportunité pour les bibliothèques, avec des impacts positifs mais aussi des risques, c’est pourquoi “le bibliothécaire, en tant qu’expert en recherche d’information, doit comprendre ce qu’est l’IA, se former sur le sujet, accompagner les usagers dans la prise en main, et évaluer leurs utilisations de l’IA afin de répondre à leurs besoins informationnels“comme entendu lors du Jeudi du livre du 23 mai 2024 (Médiat Rhône-Alpes /Université Grenoble Alpes) dont la retranscription a été publiée le 12 septembre dans BBF.
“Transformation numérique et intelligence artificielle : Quel avenir pour les milieux documentaires ?” : le dernier numéro de la revue Documentation et bibliothèques se veut une amorce de réponse. “Plusieurs pensent que nous faisons face à d’immenses défis, à certains risques, mais aussi que de belles occasions s’offrent à nous” écrit le directeur de la revue dans l’introduction.
“ChatGPT, parlez-en à votre bibliothécaire” écrit d’ailleurs Laurence Huot dans un billet du 13 septembre, dans lequel elle s'”interroge sur ses impacts en matière de recherche et production d’information en contexte de réalisation de travaux universitaires”.
Un groupe de travail, actif entre décembre 2023 et juin 2024 et réunissant 4 établissement, a réfléchi sur la thématique de l’intelligence artificielle et son arrivée à l’université et dans les formations aux compétences informationnelles. Les productions du groupe de travail sur 4 thématiques ont été déposées en juillet dans le Zenodo ADBU compétences informationnelles : les IA et l’aide pour la recherche documentaire ; Avantages et inconvénients des IA ; La citation de ses sources ; Trouver et vérifier ses sources.
A consulter, le guide mis en ligne par l’Enssib qui a pour objet l’intelligence artificielle (IA) en lien avec les métiers de l’information, de la documentation et des bibliothèques. Il propose une synthèse dans ce domaine où “la littérature générale sur l’IA est foisonnante”, avec une page d’introduction, des éléments de définitions, des ressources de références, des formations à venir… ; une sélection non exhaustive de différents usages de l’IA en bibliothèque ; des ressources sur l’intelligence artificielle générative ; la problématique des enjeux éthiques et sociétaux de l’IA. Bref, très complet, encore plus que cette veille !
Les 2 et 3 octobre 2024, l’Enssib organisait d’ailleurs un séminaire de rentrée sur l’intelligence artificielle pour ses étudiants en master 2, avec pour ambition “de donner à réfléchir sur les enjeux éthiques et sociétaux de l’IA, d’éclairer les perspectives que l’IA ouvre dans le champ de la gestion documentaire et de discuter des transformations des métiers et pratiques professionnelles, face aux défis actuels et futur”.
motivation à écrire et penser par soi-même chez les étudiants qui ont recours à l’IA. Pour elle, “il existe d’autres préoccupations tout aussi urgentes à considérer que les risques de tricherie. Il s’agit notamment de savoir si l’IA, de manière plus générale, menace les compétences de rédaction des étudiants, la valeur du processus d’écriture et son importance comme véhicule de la pensée.”
pose elle la question de laUne IA peut-elle générer de nouvelles pistes de recherche ? Réponse dans un article de Nature sur les coulisses de l’étude réalisée dans la communauté du traitement automatique des langues …
Comment tirer parti de l’intelligence artificielle ? était aussi questionné lors du colloque de l’Académie des sciences du 2 octobre, “Une Babel des sciences ? Traductions et sciences ouvertes “
Des chercheurs en désinformation ont récemment mis en lumière un phénomène inquiétant : la prolifération d’articles scientifiques falsifiés, générés par des modèles de langage comme GPT, sur Google Scholar . Pour eux, il y a nécessité à avoir une vigilance accrue et de mettre en place des mesures pour préserver l’intégrité de la communication scientifique.
L’IA n’a pas fini de questionner le monde académique ! Les autres actualités :
OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Laurence Bizien (9 octobre 2024). La lettre de veille de septembre : questionner l’intelligence artificielle. Lab & doc. Consulté le 23 mai 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/12fub