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La lettre de veille de l’été 2024 : loin du miroir de Shanghaï ?

La rentrée universitaire est déjà actée, après la traditionnelle édition estivale du classement de Shanghaï, avec la 12e place de l’Université Paris Saclay et la progression d’autres universités. Une histoire de podiums en plein JO ? La newsletter de TheMétaNews signale ainsi que Le Parisien y a consacré deux articles, que la ministre Sylvie Retailleau s’en félicite sur Sud Radio et sur France Info et qu’ Emmanuel Macron a même posté sur X : « C’est la reconnaissance des acteurs académiques français à l’international », écrit-il. Le classement est critiqué mais ponctue les débats de chaque rentrée, de même que les sujets de simplification et d’attractivité de la recherche, comme le pointait Antoine Petit, PDG du CNRS, lors du colloque des VP recherche, mardi 27 août 2024.”Comme chaque année, je suis content d’être présent mais j’ai l’impression de participer au film ‘un jour sans fin’, où le personnage principal revit sans cesse la même journée.”

De même, la publication le 5 septembre sur le site Actualitté, que le tribunal administratif a acté la révision du plan d’action pour la science ouverte de l’Université de Nantes (“Open access : l’Université de Nantes recule devant auteurs et éditeurs”) a fait l’objet de plusieurs réactions, dont celle d’

 

Cependant, Le Monde mesure pour la première fois, avec la plate-forme Cairn.info, son propre classement  pour “prendre le contre-pied de cette standardisation académique en explorant la vie des idées produites en français dans le domaine des sciences humaines et sociales” : l’université Paris Cité obtient la plus forte audience en 2023. “La polarisation sur la production en anglais dans les sciences dures et fondamentales et les sciences et techniques, telle que promue par le classement de Shanghaï, est « une menace pour l’existence des recherches en sciences humaines et sociales », face à laquelle « il fallait montrer que la production en français et dans d’autres disciplines créait aussi de l’impact » explique Thomas Parisot (Directeur général adjoint de Cairn.info).

A cause de la croissance phénoménale du nombre de publications scientifiques, “l’évaluation se base trop souvent sur des indicateurs bibliométriques, tels que l’indice h ou le facteur d’impact des revues dans lesquelles l’auteur publie” déplore Eric Collet MAE dans son billet de blog “Du chercheur à l’auteur”.

Fin juillet, l’Université de Lorraine communiquait sur les mesures décidées pour transformer l’évaluation de la recherche, en s’apprêtant à signer la Déclaration de Barcelone : “elle s’engage désormais à utiliser des données bibliométriques libres et ouvertes, comme celles d’OpenAlex correspondant davantage aux valeurs de l’établissement résolument tournées vers la science ouverte.”

En septembre 2023, l’Université de Leyden annoncait qu’elle utiliserait désormais OpenAlex pour établir son classement des institutions de recherche de 2024. Ainsi, comme le souligne le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, le classement de Leiden « offre une approche complémentaire des autres palmarès internationaux en valorisant, en plus de l’investissement des acteurs universitaires français en matière de publications scientifiques, la contribution des établissements dans le domaine de la science ouverte, les collaborations entre institutions ou encore le pourcentage de femmes parmi les auteurs ». Ce classement distingue au total 32 établissements français, classés selon des performances scientifiques, parmi 1500 grandes universités du monde entier.

L’adoption généralisée des principes de la COARA pourrait-elle rendre l’évaluation de la recherche administrative plus adaptée et résoudre ces problèmes ? La réponse à cette question est négative selon Alberto Baccini, professeur à l’Université de Sienne. Pour lui, l’évaluation administrative de la recherche, même sur la base des principes de la COARA, est en contradiction avec les principes d’une science bien ordonnée puisqu’elle ne peut échapper ni à la tyrannie de l’expertise ni à la tyrannie de l’ignorance. Ces deux arguments permettent de suggérer de limiter l’évaluation administrative au strict minimum …

Alors, un jour sans fin ? Pour avancer un peu :

Aline Bouchard a mis en ligne son support de formation sur les nouveaux moteurs de recherche académique (Lens, Dimensions, OpenAlex et Matilda) “à l’heure où des institutions se désabonnent de leurs bases bibliographiques commerciales et où des initiatives permettent une meilleure ouverture des données sur les publications”.

“Faut pas s’en FAIR”comme diraient les collègues DoRANum et DDOR ? Ils ont déposé dans Zenodo la mise à jour de leur jeu sérieux pour apprivoiser les principes FAIR, avec de nouvelles questions…

Et toute l’actualité de l’été (ou presque ?) :


OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Laurence Bizien (11 septembre 2024). La lettre de veille de l’été 2024 : loin du miroir de Shanghaï ? Lab & doc. Consulté le 23 mai 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/12aa0


Laurence Bizien

Documentaliste au Centre de Recherche Nantais Architectures Urbanités (CRENAU) ,équipe nantaise du laboratoire AAU (UMR Ambiances, Architectures, Urbanités)

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