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Rencontres labedoc, 27-28 mai 2024 : A la découverte de l’INHA Institut National d’Histoire de l’art

Le groupe Labedoc réunissant documentalistes et bibliothécaires des laboratoires de recherche ou gérant des fonds et publications de chercheurs au sein d’école d’architecture en France ou dans la francophonie (Belgique, Maroc…) s’est réuni pour sa journée annuelle autour de la visite de l’INHA et du partage des actualités respectives.

Lundi 27 mai 2024 – l’INHA

La bibliothèque de l’INHA : Salle Labrouste, magasin central et magasins fermés

Visite de la salle de lecture « Labrouste » de la Bibliothèque de l’INHA par Aline Dauvillier (Services aux publics).

Bibliothèque impériale créée à la demande de Napoléon III, elle a été conçue par l’architecte Henri Labrouste et inaugurée en 1868. La bibliothèque de l’INHA est une bibliothèque de recherche qui n’est pas ouverte au grand public, à ne pas confondre avec la salle voisine, « la Salle Ovale » appartenant à la BNF, qui est ouverte à tous. Labrouste a dessiné trois espaces  : le vestibule, la salle de lecture et le magasin central.

La salle de lecture a été conçue pour être une bibliothèque lumineuse et chauffée ! Ouvertures zénithales pour faire entrer des puits de lumière naturelle, tuyaux d’eau chaude pour réchauffer les pieds des lecteurs et des calorifères pour stocker de la chaleur… Sertie de médaillon d’hommes de lettre et d’une femme de lettre « Mme de Sévignée », cette somptueuse salle était à la pointe de la modernité pour offrir les meilleures conditions de travail aux lecteurs de cette époque. En 2016, la bibliothèque de l’INHA s’installe dans la salle Labrouste restaurée, qui fut longtemps la salle de lecture de la Bibliothèque nationale du site Richelieu.  

Aujourd’hui, elle est accessible aux étudiants en histoire de l’art à partir du master mais également aux détenteurs du Pass recherche de la BNF avec une amplitude horaire de 57h. C’est avant tout une bibliothèque de consultation, les professeurs et professionnels en histoire de l’art ont seuls la possibilité de sortir des documents. Il y a donc peu de prêts mais la bibliothèque ne désemplit pas. Elle conserve 1.700.000 documents, dont 170.000 ouvrages en libre accès.

Une partie des magasins (le magasin central des imprimés) est ouverte depuis 2016 et un magnifique système de transmission pneumatique trône en son centre : il a permis la transmission des demandes de documents aux magasins jusqu’en 1996 ! Là encore, une recherche de luminosité a été pensée grâce à un toit en shed et des planchers en claire-voie dans ses étages.

Cependant, la majorité des magasins sont fermés pour conservation. Les documents y sont classés par formats « quarto », « octavo »… et non par thématique pour gagner le maximum de place.  Il est difficile de désherber les collections de cette prestigieuse bibliothèque de recherche et le manque de place est constant. Seul le dédoublonnage permet de gagner quelques mètres linéaires.

Le département de la bibliothèque et de la documentation de l’INHA est composé de 6 services où travaillent environ 100 agents : développement des collections, catalogage, conservation et magasins, services au public et équipement, informatique documentaire, patrimoine.

Service numérique de la recherche de l’INHA (Département des études et de la recherche)

Dirigé par Federico Nura, le service numérique de la recherche (créé en 2019) accompagne les programmes de recherche du département sur les aspects documentaires et numériques. Il est issu de l’ancienne cellule d’ingénierie documentaire. Le service est organisé en pôles : pôle curation (harmonisation, traitement du cycle de vie des données, langage commun) ; pôle édition ; pôle documentation.

Dès la création de l’INHA, la question de la diffusion des données de la recherche a été un axe prioritaire.

L’INHA a vocation à produire des conseils à toute la communauté en histoire de l’art au-delà de ses membres. Des formations sont dispensées par le service, souvent en association avec d’autres services de l’INHA : formations “in situ” numériques ouvertes à tous, pour les chanceux parisiens. Des webinaires ont aussi été organisés fin 2020 pour découvrir le moteur de recherche Isidore ou le logiciel de gestion en photographies d’archives Tropy. Le cycle de conférences “Les lundis du numériques”, autour des problématiques et projets liés à l’histoire de l’art et à l’image, est capté et mis en ligne sur Youtube (Plus de 60 séances programmées !) Cycle de conférences | Les Lundis numériques de l’INHA – YouTube. Le carnet de recherche NUMRHA, Numérique et recherche en histoire de l’art, permet au service de documenter et partager ses solutions technologiques

En 2023, l’INHA a formalisée sa longue pratique en matière de publications et données ouvertes dans une Charte de science ouverte comme de nombreuses institutions. Charte pour la science ouverte – INHA

InVisu : présentation de Juliette Hueber, documentaliste et responsable de la pépinière de revues DEVISU 

L’unité InVisu Unité d’appui à la recherche CNRS UAR 3103 / INHA, créé en 2008, conduit une activité de veille, d’accompagnement, d’expérimentation et de conseil en matière d’acquisition, de traitement et de mise à disposition de l’information visuelle et textuelle en histoire de l’art à l’ère numérique. Le laboratoire InVisu organise des formations qui prennent la forme d’ateliers pratiques, collectifs ou individuels, et des séances théoriques. Depuis 2018, une résidence de 3 mois est proposée deux fois par an à des jeunes chercheuses et chercheurs leur permettant de valoriser et travailler sur le corpus visuel qu’ils ont rassemblé au cours de leur recherche.

Les projets développés s’appuient sur des plateformes ou technologies existantes.

  • Perséide : Persée permet de recréer des corpus de revue continus autour d’un projet de recherche.
  • PerVisum est un projet qui se base sur le protocole 3IIIF. La continuité entre la donnée image et la publication est au cœur de cette recherche qui vise à améliorer le processus l’édition en histoire de l’art. Co-piloté et hébergé par l’Institut national d’histoire de l’art INHA, PerVisum profite de l’expertise d’une équipe aux compétences et savoir-faire issus des métiers de la recherche, de l’édition scientifique publique et de l’écriture de projets numériques innovants (InVisu, SNR/INHA, Métopes et OpenEdition). Projet lauréat du 3e appel à projets FNSO, PerVisum bénéficie d’un financement du Fonds national pour la science ouverte à compter de janvier 2024 pour une durée de 24 mois.”

InVisu anime également une pépinière de revues en histoire de l’art Devisu pour accompagner la montée des revues naissantes vers le portail OpenEdition.

Mardi 28 mai 2024 – ENSA Paris-Belleville, Ipraus, UMR AUSser

Accueillis par Pascal Fort (Ipraus, UMR AUsser), la journée s’est ouverte sur le bilan du carnet de bibliothèque Labedoc et de la mailing-list associée.

  • Le liste labedoc compte 34 abonnés et couvre10 ENSA et des écoles d’architecture en Belgique, Suisse et Maroc. Gérée par Pascal Fort et animée par Laurence Bizien, elle produit plus de 140 messages par an permettant à ce groupe professionnel d’être tenu à jour des évolutions de la politique de la science ouverte, des nouveaux outils bibliographiques, des nouveaux types de publications, des archives ouvertes, des données et archives de la recherche. La question de l’implication d’autres membres du groupe dans l’animation de la liste a été clairement posée.
  • Le Carnet lab&doc créé en 2017 sur la plateforme Hypothèses a une fréquentation en très forte augmentation (+52% en 2023 par rapport à 2022). Les lettres de veille relayée par les réseaux sociaux font connaitre ce carnet auprès de la communauté des professionnels de l’information. La collection de billets [en ligne] continue à trouver des lecteurs tout comme la liste des revues scientifiques en architecture et urbanisme. Le billet phare demeure “comment écrire une bibliographie efficace ? avec 3000 vues en 2023. La question d’une implication plus collective dans l’écriture de billets se pose également.

Tour de table des actualités

Pascal Fort : centre de recherche documentaire Ipraus/UMR AUSser (Ensa de Paris-Belleville) 

  • Le centre de recherche documentaire et sa cartothèque sont, depuis plus de 20 ans, sur le logiciel Alexandrie. La société éditrice de ce logiciel ayant été rachetée par Alfeo-Archimed, Alexandrie ne sera plus développée. Nous sommes donc dans une phase de réflexion pour un passage sur un autre logiciel.
  • L’UMR AUSser sera évaluée par l’HCERES à la rentrée 2024. Le centre de recherche documentaire Ipraus/AUSser a participé à la phase bilan pour les parties relatives aux projets documentaires, valorisation, Hal et données de la recherche.
  • En complément des ateliers individuels de formation à la plateforme Hal, organisés par le responsable du centre, pour les membres permanents et doctorants des 4 équipes de recherche constituant l’UMR AUSser, le centre a fait appel à l’INIST pour des ateliers en format webinaire d’une durée d’une heure et demie. Ces ateliers ont réuni 55 participants. Les retours furent très positifs. 

Gabriel Pascoal : responsable de la BAIU (Bibliothèque d’architecture, d’ingénierie architecturale, d’urbanisme)

La BAIU, comme l’ensemble des bibliothèques de l’UCLouvain, s’interroge sur le périmètre de ses missions d’appui à la recherche. Un groupe de travail réunissant des bibliothécaires de toutes les disciplines de l’université a été remis sur pied pour réfléchir à cette question. Le groupe est actuellement occupé à recenser les pratiques des chercheurs·euses en termes de science ouverte et gestion de données de la recherche. Il a également pour but de développer des projets d’accompagnement et de formation pour les chercheurs·euses.

Rappelons que la Belgique est exemplaire en matière d’archivage des publications de la recherche. Le gouvernement francophone de la Belgique par décret impose le dépôt de toutes publications dans un entrepôt labellisé, maximum 12 mois après publication. Le régime de sanction positive porte ses fruits : toute demande de promotion, tout rapport annuel sont soumis à la présence des publications dans les entrepôts institutionnels. Par exemple ORBi pour Liège Université.

Françoise Acquier : centre de documentation AAU-CRESSON, ENSA Grenoble

  • Le catalogue du centre de documentation de l’équipe AAU-CRESSON a changé d’URL qui est désormais en HTTPS https://labocresson.centredoc.fr/
  • Nous avons continué à alimenter en contenu (podcasts et vidéos de rencontres scientifiques) notre chaîne sur la plateforme CanalU. Le réseau des utlisateurs ICCARES propose de nombreux wébinaires afin d’aider les utilisateurs dans l’optimisation de leurs dépôts.
  • Au sein des ANR, nous poursuivons l’accompagnement au dépôt de données dans l’entrepôt dédié SHS NAKALA. Ainsi des données comme cette carte ont pu être intégrées sous forme de QRcode dans la publication d’un ouvrage.
  • Au sein de l’ENSAG, nous avons pu mener collectivement (documentation des laboratoires – Audrey Carbonnelle (AECC) ; Françoise Acquier (AAU-CRESSON), Appui à la recherche – Camille Lesouef (MHA) et la documentation de l’ENSAG – France Martin) un cycle de formation doctorale. 4 mémos ont été réalisés et sont disponibles en partie sur HAL. Audrey Carbonnelle a créé un modèle et mis en œuvre ces livrets à la fois support et bilan des formations accomplies.

Marie Brard : bibliohèque, actualités des laboratoires de l’ENSA Lyon

Deux laboratoires de recherche sont présents à l’ENSAL:

  • Le laboratoire EVS Laure dont le fonds a été intégré à celui de la bibliothèque. Le budget recherche est un budget propre mais la bibliothèque gère les achats et le fonds qui est identifié dans le catalogue et physiquement comme “Fonds Laure”. Le laboratoire est dirigé par Théo Fort-Jacques, il constitue une composante de l’unité mixte de recherche – UMR 5600 ‘Environnement, Ville et Société’ du CNRS
  • Le laboratoire Aria est depuis 2023 une entité autonome, une nouvelle structure (URM MAP Modèles pour l’Architecture et le Patrimoine ) a été créée avec les laboratoires de Nancy et Paris La Villette . La collection HAL a été recréée par Kévin Jacquot. 

Un séminaire doctoral propre à l’ENSAL est en préparation : la thématique des images dans la recherche en architecture sera mise en avant.

Laurence Bizien : centre de documentation recherche AAU-CRENAU, ENSA Nantes

Le colloque de l’UMR en novembre 2023 a été l’occasion de valoriser le carnet Hypothèses des rencontres du laboratoire et de proposer une petite bibliothèque éphémère avec Françoise Acquier

Une 3e édition des JE “Ecritures alternatives de la recherche en SHS” est programmée en novembre 2024, toujours en partenariat avec la MSH Ange-Guépin et cette fois avec un cinéma d’art et d’essai. La thématique choisie pour cette année est Le récit scientifique en question” : toutes les formes de l’écriture scientifique y auront leur place, qu’elles mobilisent l’écrit, ou qu’elles se réalisent dans des objets médiatiques, quels qu’ils soient (bande dessinée, podcast, dispositif immersif, documentaire ….). Les journées ont vocation à être désormais pérennes, avec une possible intégration au sein d’un festival/forum international annuel (prévu en 2025) du « narratif dédié aux mises en récit du monde et des activités humaines – Tellling true worlds, porté par le CNAM et Nantes Université. Les membres des plateformes Audio Visio du Réseau national des MSH organisent leur réunion annuelle la veille et animeront les journées. 

Notre collectif devrait se retrouver l’année prochaine en Belgique, accueilli par l’équipe de la BAIU, pour poursuivre l’exploration des modes de faire dans l’accompagnement à la gestion des données au sein de la recherche architecturale et urbaine.


OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Françoise Acquier (15 juillet 2024). Rencontres labedoc, 27-28 mai 2024 : A la découverte de l’INHA Institut National d’Histoire de l’art. Lab & doc. Consulté le 24 mai 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/120r5


Françoise Acquier

Chargée de ressources documentaires Equipe Cresson - UMR Ambiances Architectures Urbanités - Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Grenoble.

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